MIR (FR)
Irvin Mujčić, 37 ans, est retourné à Srebrenica en 2014 après avoir été forcé à l’exil à l’âge de 6 ans pendant la guerre. Son père, resté à Srebrenica, a été tué lors du génocide. Il a fondé l’Association des Amis de la Nature à Srebrenica et a commencé à organiser des excursions dans les villages et à développer le tourisme rural. Il s’emploie à restaurer la communauté locale de Srebrenica en célébrant sa nature intacte. Il a maintenant construit son propre village ethnique en utilisant des méthodes de construction traditionnelles, un hébergement touristique qui ressemble aux villages bosniaques traditionnels et offre également des circuits à pied et à cheval.
© Ahmedin Dozić et histoire par Edina Šečić / PCRC
MIR est un magazine annuel publié par le Centre de Recherche Post-Conflit (PCRC), une organisation bosniaque de consolidation de paix. Riche en images et en articles, il contient 56 histoires qui mettent en valeur la beauté des paysages bosniaques, la richesse de sa culture ainsi que l’esprit d’entreprise créatif et l’énergie de ses habitants.
Le PCRC est une organisation de consolidation de paix qui utilise stratégiquement des médias visuels et multimédias créatifs pour promouvoir une culture de paix et de coexistence en Bosnie depuis sa création en 2011. En participant à des activités d’éducation à la paix, de prévention des conflits, de droits humains et de médias participatifs, cette organisation dirigée par des Bosniaques produit des films, dirige des expositions et des initiatives photographiques, gère la plateforme de médias en ligne Balkans Diskurs et organise des festivals et des œuvres d’art public. Toutes ses activités forgent des récits qui créent des points communs et favorisent le dialogue, la diversité et la tolérance dans une Bosnie-Herzégovine divisée.
Plus de 25 ans après la fin de la guerre et malgré les milliards investis dans la justice transitionnelle et les mécanismes internationaux de consolidation de la paix, la paix en Bosnie reste fragile. Les divisions ethniques entre les trois peuples constituants se sont enracinées, figées dans la présidence tripartite, le gouvernement, les systèmes éducatifs, et avec des agendas nationalistes qui alimentent une rhétorique séparatiste et entravent les efforts de réconciliation. Des points de vue opposés et contradictoires sur l’histoire dominent les discours publics, politiques et médiatiques, et de nombreux jeunes Bosniaques grandissent avec des versions sélectives et intrinsèquement divisives du passé dans un pays qui affiche l’un des taux de chômage des jeunes les plus élevés au monde.
Le PCRC utilise des médias multimédias créatifs pour contrer le contenu polarisant et négatif des médias, le manque de modèles à suivre, et concentre ses efforts sur le développement des capacités des jeunes afin de contrer l’apathie et la désillusion de cette jeunesse. “Héros ordinaires’, l’un de ses projets phares, raconte les histoires de personnes qui, en temps de conflit, vont à contre-courant pour protéger et sauver des individus de différents groupes ethniques et des différents camps du conflit. Chaque année, le PCRC organise un programme de mentorat et de formation médiatique pour les jeunes, et ses jeunes correspondants recherchent des histoires d’« héros ordinaires» au sein de leurs propres communautés pour célébrer des exemples de coopération interethnique et de courage moral.

ASBO front cover / PCRC

Couverture du magazine MIR / PCRC
Hanas Kovačević est un officier de police à la retraite de Zenica qui utilise son expérience policière et ses connexions sociales pour reconnecter des amis, connaissances et familles qui ont perdu contact en raison de la guerre en Bosnie-Herzégovine ou d’autres complications en temps de paix. Il a reconnecté des milliers de personnes ou, comme il le dit, « résolu des cas ». Ce travail lui a valu une renommée même au-delà des frontières de la Bosnie-Herzégovine.
© Selma Mašić / PCRC
‘Les histoires disent que si la paix est possible à petite échelle, alors elle est possible à grande échelle’.
Fondatrice, présidente du PCRC et rédactrice en chef du MIR
