Colectivo Miradas (FR)

Pays: Colombie

Participants: Anciens combattants et signataires de l’accord de paix

Site internet

La possession, l’usage et la distribution de la terre figurent parmi les principales causes du déclenchement et de la perpétuation du conflit armé en Colombie. Le problème de la terre en Colombie est une question complexe qui nécessite des solutions globales et durables. Il est nécessaire de travailler pour construire une société plus équitable et juste, où les droits des communautés locales soient respectés et où la redistribution des terres soit encouragée. Il est également important à l’échelle mondiale que chacun prenne conscience et agisse pour réduire la pollution, conserver les ressources naturelles et lutter contre le changement climatique afin de garantir un avenir durable pour nous et les générations futures.
Cette photo a été publiée sur leur Instagram à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire et de la solidarité avec les victimes.
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© Yira Vélez / Colectivo Miradas, Colombie

Formé en 2021, the Colectivo Miradas est composé d’anciens combattants et de photographes communautaires de tout le pays, qui ont trouvé dans la photographie un outil de réinsertion, de réparation et de réconciliation.

Après plus de 50 ans de conflit armé, la Colombie est en train de mettre en œuvre un accord de paix historique, signé en 2016 entre le gouvernement et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie – Armée du Peuple (FARC). Cet accord de paix a établi un plan pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion collective des membres des FARC. Le succès du processus de réinsertion des anciens combattants, appelés “signataires de l’accord de paix”, est crucial pour la réussite globale du processus de paix. Ces anciens combattants, dont certains continuent à vivre avec leurs familles dans certains des 24 anciens espaces de réinsertion connus sous le nom d’ETCR (Espaces Territoriaux de Formation et de Réintégration) répartis dans tout le pays, font face à un contexte difficile pour leur réintégration, comprenant une augmentation de la violence, un manque de respect des engagements de l’accord de paix de la part des gouvernements, l’évanouissement de la cohésion entre les membres des FARC ainsi que la stigmatisation et le rejet social.

Colectivo Miradas, deuxième atelier de formation en photographie documentaire, Anorí 2022.
© Colectivo Miradas, Colombie

Déterminé à “changer les armes contre des appareils photo” et composé d’un noyau de 13 membres, le Colectivo Miradas utilise la photographie pour construire une mémoire individuelle et collective, donner de nouveaux sens et soutenir la réparation des communautés touchées par plus de 50 ans de conflit. Tous les photographes, dont certains ont appris la photographie en tant que membres de la section communication des FARC, sont engagés dans le processus de paix et souhaitent montrer les problèmes auxquels sont confrontées les communautés dans leurs régions et célébrer leurs réalisations. À travers des publications sur Instagram avec des thèmes mensuels et des expositions, les membres du collectif cherchent à rendre visibles les multiples processus de construction de la paix et de la réconciliation en Colombie et à embrasser la paix sous de multiples perspectives.

À Quibdó, Chocó, 32 femmes, signataires et membres de la communauté, composent la Cooperative des Femmes Constructrices de Paix et de Réconciliation. Leur projet productif, La Rancha de mi Pueblo, est une autre forme d’autonomisation féminine pour une réinsertion globale.
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© rulo.c5 / Colectivo Miradas, Colombie

En 2021 et 2022, le Colectivo Miradas a organisé deux ateliers d’une semaine, animés par des photographes professionnels et soutenus par la mission de la délégation de l’Union européenne à travers le Fonds européen pour la paix, la mission de vérification de l’ONU, le PNUD et Comfama en Colombie. Ces ateliers ont réuni des signataires de la paix, des anciens combattants, leurs familles, des leaders communautaires et des victimes du conflit. Les ateliers ont permis aux participants de mieux comprendre les expériences des uns et des autres, de réévaluer leurs croyances sur les ex-guérillas et de développer de nouvelles connexions et narrations cultivant une culture collective de paix. Ils ont également réalisé des documentaires sur la réalité et la vie des membres de la communauté de la région. Dans les années à venir, le Colectivo Miradas espère réaliser davantage d’expositions et d’ateliers ainsi que publier un livre.

Depuis, le collectif a commencé à voyager dans différentes régions de Colombie avec son nouveau projet ‘Semillas de Paz (Graines de Paix) pour dispenser des ateliers de photographie et de cinéma. Cette initiative ne renforce pas seulement les processus de mémoire, de paix et de réconciliation, mais promeut également l’accès à l’art et à la culture dans des territoires où ces ressources sont limitées.

C’est mon fils : il est venu avec la paix dans ses yeux, j’ai trouvé l’espoir d’un pays différent, et dans son sourire, l’engagement pour que chacune des actions que je réalise dans ma vie quotidienne en tant que signataire de la paix contribue à construire une société plus juste, inclusive et solidaire pour lui. Je veux laisser à mon fils un pays pacifique.
© Jork Ortiz / Colectivo Miradas, Colombie

‘Nous sommes le Colectivo Miradas et il y a huit ans, nous avons décidé de changer les armes contre des appareils photo, de construire à partir de l’amour et de l’espoir, et de réaffirmer la solidarité et le collectif comme l’unique chemin. La photographie comme outil, pont et réponse à tout’.

Colectivo Miradas

Complicité : partenaires dans la guerre et la paix
La nostalgie du passé dans un amour qui perdure.
© Jennifer Mejía et María Sánchez Romero / Colectivo Miradas, Colombie
Tout commence à 4 h 30 du matin. À ce moment-là, tout le monde arrive et prend sa place au moulin : l’un moud, l’autre entretient le four et un autre verse le jus de canne dans les chaudrons. Ainsi, ils produisent la douce panela biologique. La panela est l’un des produits traditionnels de la Colombie. Elle était autrefois produite dans des moulins en bois. La traction mécanique pour broyer la canne à sucre était réalisée par des mules et, dans certains cas, par la force des hommes et des femmes. Aujourd’hui, la traction est transférée au moulin via un moteur à combustion. Le fraisage est une tâche collective qui implique la coordination des participants. La canne à sucre a permis à de nombreuses familles de générer des revenus et de préserver un produit traditionnel comme la panela. Aimez-vous la panela ?
© Marcos Guevara / Colectivo Miradas, Colombie